Biographie
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Il
n’y a pas tant de contes de fée que ça au pays désenchanté du showbiz,
alors quand il en existe, il ne faut pas se priver de les raconter.
Ainsi la saga de Tamara, mieux connue sous le nom de Shy’m, qui,
maquettes sous le bras, a fait le tour des maisons de disques, majors et
indés, dans l’espoir qu’un directeur artistique ouvre ses oreilles et
remarque son talent. Le prince charmant de l’histoire s’appelle Cyril,
mieux connu, lui, sous le pseudo K-Maro. Il récupère une cassette de
Shy’m sur le bureau d’un DA et comprend instantanément le potentiel de
la jeune chanteuse de 19 ans. Il lui propose un contrat au feeling,
après une première rencontre en face à face durant laquelle elle le
convainc en lui chantant Tracy Chapman et R. Kelly. Son flair légendaire
ne l’a pas trompé.
La suite, on la connaît : un trip au Canada, un hit en duo avec K-Maro, «
Histoire De Luv », puis « Mes Fantaisies », un premier album sorti fin
2006 qui bat tous les records, un second qui confirme le tir, une
présence médiatique exceptionnelle. Du néant au pinacle des ventes, de
l’anonymat au succès, « ça a été quatre ans d’apprentissage perpétuel »,
confesse la timide chanteuse devenue diva r’n’b pop.
Et après ? Depuis un an, Shy’m a gardé profil bas, a renoué des liens
avec ses proches, a mûri. Elle a voulu, non pas casser son image, mais
la faire évoluer. Et a commencé, avec l’aide de son fidèle producteur
libano-canadien, à travailler sur son très attendu troisième album. «
J’avais envie de morceaux qui bougent. Quand j’ai enregistré mon premier
album, j’avais 19 ans. J’en ai 24 maintenant, et je ne parle plus des
mêmes choses, ou plutôt j’en parle différemment ».
Le premier titre du nouveau projet est enregistré à Montréal en 2009. «
J’ai écouté la prod’ de “Je suis moi“, j’ai adoré, et c’est avec ce
morceau qu’on a démarré l’album. On se connaît avec K-Maro, et en studio
on n’a même plus besoin de se parler pour se comprendre. Je valide si
j’aime, il écrit les paroles en écoutant la mélodie. Je n’ai plus qu’à y
mettre mon émotion et interpréter la chanson à ma façon. C’est facile
de travailler avec lui, il a une touche particulière, une culture
musicale immense et un côté visionnaire. On a mis en boîte beaucoup de
chansons, et sur la fin de l’enregistrement je voulais de l’intimiste
donc on a fait des balades, comme “Loin derrière“ ou “Ne pars pas“».
“J’entends encore les mots“ parle du temps qui passe, des gens qu’on
perd, de la vie qui va trop vite. Depuis quatre ans je suis dans un
tourbillon, et parfois on n’a pas le temps d’apprécier les choses à leur
juste valeur ». Des compositions comme « Prendre l’air », l’histoire
d’un couple en guerre, ou « Tout va bien », une chanson d’amour sur une
rupture, forgent une identité forte à ce disque différent de ses deux
prédécesseurs.
« Je sais », le premier single, s’est imposé comme une évidence, « On a
été unanime. Le thème est réaliste mais pris au second degré. Dans le
clip, je m’éclate, c’est différent pour moi », explique Shy’m.
« Petit Tom », dernier titre de l’album est un morceau intimiste : « Ça
parle de maladie sans en parler, tout en sous-entendu ». Une chanson qui
se ressent plus qu’elle ne s’explique.
Finalement, après six mois de travail acharné en studio et autant de
temps passé à peaufiner, mixer, choisir le tracklisting, tourner le clip
et sélectionner les visuels, l’album « Prendre l’air » est enfin prêt.
Moderne, dynamique, mais avec ce parfum eighties qui rend irrésistibles
des titres comme « Prendre l’air » ou « En apesanteur ». Un album sans
calculs, de ceux qui sont susceptibles de séduire un large public.
« Je pense que ça touchera une fourchette large », prédit Shy’m. «
Les jeunes bien sûr, qui peuvent s’identifier aux chorégraphies ou à mon
style, mais pas seulement. Mon public d’il y a quatre ans a mûri, il y a
des femmes de 40, 50 ans qui sont venues me voir, qui consomment ma
musique et qui adorent. Je suis excitée, j’ai hâte de présenter cet
album, de refaire de la promo, des nouveaux clips, de reprendre ce
tourbillon ».